Quelque part en Anatolie, dans la nuit du 30 octobre

Les conversations sérieuses avec les autochtones sur des sujets politiques sont généralement à éviter. Au cours de ce long trajet en bus, dans un relais routier anatolien, au milieu de la nuit, cette jeune étudiante en ingénierie textile qui m’avait prise sous son aile n’ayant pas l’air de vouloir disserter de l’accession de la Turquie à l’union européenne, ni de la crise en Syrie, j’ai entrepris, sous son regard ébahi, de lui parler des loukoums, cette pâtisserie absurde, cette arnaque faite d’amidon et de sucre, parfois même fourrée au sucre, recouverte de sucre farine, farine = amidon, cet aliment est donc récursif, et absurde, parfumé parfois à des saveurs horribles comme la rose ou la fleur d’oranger, vraiment, ce n’est pas un bonbon, ce n’est pas une pâtisserie, c’est une arnaque, une fourberie orientale collante évoquant un dispositif tue-mouches.

De qui se moque-t-on.